1 novembre 2022

Le point sur la situation énergétique

Y a-t-il vraiment un risque de blackout cet hiver ? Plusieurs facteurs qui se superposent font que l’approvisionnement en électricité fait face à un certain nombre d’incertitudes.  Ils sont liés à la situation géopolitique, à la sécheresse, ou encore à l’entretien des installations.

Environ la moitié de l’énergie électrique produite en Suisse provient de l’énergie hydraulique des barrages. De ce fait, sa production est irrégulière : la capacité de production se trouve à son maximum en début d’été, puis diminue au fil de l’utilisation des réserves avant de se recharger en fin d’hiver pour la saison prochaine. Pour assurer ses besoins, la Suisse doit importer chaque année de l’électricité, surtout en hiver. Ses principaux fournisseurs sont la France (énergie nucléaire) et l’Allemagne (gaz). La Suisse se trouve en revanche en surproduction l’été et exporte son électricité, majoritairement vers l’Italie. L’échange d’énergie électrique sur le marché européen pour assurer l’équilibre production / consommation est donc prépondérant dans la consommation suisse d’électricité. Mais aujourd’hui, plusieurs facteurs se superposent et font que l’approvisionnement en électricité pour le futur est incertain.

On trouve tout d’abord des facteurs climatiques. Un hiver 2021/2022 plus sec qu’à l’accoutumée s’est vu combiné avec un été 2022 caniculaire. L’année 2022 a globalement été marquée par la sécheresse. Ces éléments font que les réserves des barrages sont inférieures à la moyenne et n’ont jamais été aussi basses depuis dix ans. Le taux de remplissage des 200 plus grands barrages de Suisse est actuellement de 80%, selon des chiffres datant du 5 septembre dernier. D’autres facteurs sont d’ordre géopolitiques : l’Allemagne connait une forte dépendance au gaz russe et des problèmes d’approvisionnement liés au conflit en Ukraine. Et d’autres causes relèvent du domaine technique : la France a des problèmes avec ses centrales nucléaires et se retrouve avec environ la moitié de ses réacteurs à l’arrêt.

Ces incertitudes quant à l’approvisionnement futur d’électricité font que les marchés s’affolent. À un certain moment, le prix de l’électricité a été multiplié par 16 (jusqu’à 1 CHF/kWh vs 0.06 CHF/kWh historiquement). Pour toutes ces raisons, des pénuries sont envisagées. Cela a amené le Conseil fédéral à préparer l’application de son plan « OSTRAL » (Organisation pour l’approvisionnement en électricité en cas de crise). Ce plan, s’il devait être mis en œuvre pour faire face à une pénurie, prévoit notamment trois étapes majeures : une première avec des interdictions et des restrictions de consommation pour les appareils gourmands et pas absolument utiles, une deuxième étape comprendrait la mise en place de contingentement pour les consommateurs consommant plus de 100'000 kWh/an et la dernière serait le délestage cyclique par zone. Pour éviter cette pénurie et le déploiement du plan OSTRAL, le Conseil fédéral appelle aujourd’hui les entreprises et les citoyens à réaliser des économies d’énergie.

Pour en savoir plus sur le plan OSTRAL

Ce que représente 1 kWh

Des conseils pour ne pas gaspiller l’énergie